L’émission de particules par la peau et les vêtements a été identifiée comme un facteur clé de la charge de particules à l’intérieur. Cependant, les connaissances sur la modélisation de l’émission de particules grossières par la peau et les vêtements sont limitées. Cette étude a développé une nouvelle méthodologie de modélisation CFD validée empiriquement pour l’émission et le transport de particules par des occupant-e-s d’un bureau.

Nous avons testé trois approches de modélisation pour les émissions de particules: Uniforme, Uniforme + Localisé et Uniforme + Localisé avec mouvement du corps, appliquées à quatre scénarios de bureau impliquant un seul occupant et deux occupants se faisant face à une distance de 1 m et 2 m. Les émissions de particules uniformes de la peau et des vêtements ont sous-estimé l’exposition par inhalation individuelle de 55 à 80 %. La combinaison d’émissions uniformes et localisées aux aisselles a permis de réduire considérablement la marge d’erreur à moins de 10 %. Néanmoins, cette approche de modélisation a fortement sous-estimé l’échange de masse de particules (contamination croisée) entre les occupants. La prise en compte des mouvements des occupants - en appliquant la méthode de la théorie des quantités de mouvement - a donné les résultats les plus précis en matière d’exposition individuelle et de contamination croisée, moyennant des erreurs inférieures à 12 %.

L’étude suggère que pour établir un modèle précis de l’émission et du transport de particules par des occupants assis à l’intérieur, il faut tenir compte des émissions corporelles localisées associées à des mouvements corporels simplifiés. Les efforts en cours visent à préciser l’impact des caractéristiques des bâtiments, de l’environnement et des personnes sur l’exposition individuelle associé à l’émission de particules par la peau humaine et les vêtements.

Les implications pratiques de ce projet sont les suivantes:
• Les résultats de cette étude fournissent une méthodologie de modélisation CFD pour les émissions de particules provenant de la peau humaine et des vêtements, moyennant un faible coût de calcul et une bonne précision, ce qui est bénéfique à une modélisation fine de l’exposition humaine et de la contamination croisée dans divers environnements intérieurs.
• Les résultats soulignent l’importance des émissions corporelles localisées et des mouvements pour une modélisation précise du transport des particules issues de la peau humaine et des vêtements.
• Le modèle CFD peut s’utiliser dans des études futures portant sur le développement de modèles mathématiques améliorés de la dispersion de particules en provenance de la peau et des vêtements. Il peut aussi être utilisé pour limiter l’exposition par inhalation aux particules émises par l’enveloppe humaine.